Au fond des bois

 

Fut une époque où je vivais dans une cabane de tôle au fond des bois. 
 

Je m'y étais installée à l'automne, alors que les glands faisaient un vacarme de tous les diables, que les feuilles brillaient de leurs derniers feux et que quelques chevreuils se laissaient entrevoir. Cela m'avait inspiré une paire de chaussettes aux couleurs de terre humide, de bruine automnale et des dernières couleurs vives. 

 
Et puis, le temps a passé et après un hiver à grelotter devant une cheminée factice, à regarder le givre se poser sans scrupule, à compter les gouttes de pluie dans le placard et de mercure dans le thermomètre, le printemps a fait son retour, timidement d'abord. 


une arrivée en catimini, quelques touches de couleurs au fond de la brume. La brume surtout, elle qui signe un infime réchauffement. La terre qui exhale après de longs mois de léthargie. une touche de rose, une touche de rouge, du jaune, surtout : celui des jonquilles et des premiers crocus pointant un nez effronté.
 
il était alors temps de tricoter une autre paire de chaussette. Même décor, et pourtant si différent ! Des chaussettes en forme de promesse de l'été à venir. 

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