L'odeur des croissants chauds

Il n'y a pas que les croissants chauds et les tramways qui posent des questions existentielles. Parfois, un simple gant y suffit.

 

Prenez celui-là, par exemple. Il a été tricoté à la sueur de mon front, à la douleur de mes articulations et à l'usure de mes yeux. Ah pourtant, il paraît bien simple comme ça, et gentil comme tout, coloré, chaleureux...







  Mais en fait... C'est une spirale de torsade, une avalanche de mailles torses qui se perdent dans le duvet de la laine, de côtes perfides et de diagonales à suivre sans tituber. 






 Alors voilà, ce n'est pas par hasard qu'il reste au fond de mon tiroir, esseulé. Tant d'heures, d'énervements et de centimètres si longs à monter. Alors que faire ? Faire ou ne pas faire le second ?




Vaut-il mieux finir le travail, tout en connaissant la peine du labeur, mais au moins, cela n'aura pas été fait en vain ? Ou vaut-il mieux s'épargner cette peine et aller gambader dans d'autres projets, bien moins fastidieux, au rendu tout aussi acceptable et se dire que ce gant-ci pourrait bien rester dans son tiroir, vestige d'un moment de gloire jamais réitéré ? (Notez le lyrisme.)








Voilà, on en est là. Du coup, pour le moment, je vais reprendre le tramway et suivre l'odeur des croissants chauds.

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